Clovis, catholique, blanc, violent, sanguinaire, à la fois allemand et romain, ne correspond plus aux héros d’aujourd’hui. Avec l’évêque Rémi, son amie sainte Geneviève et sa femme Clothilde, il voulut redonner vie à Rome, en prenant pour capitale Paris, pour institution l’Église, pour moyen l’épée. Roitelet franc du nord de la Gaule, il soumit ses rivaux réputés plus forts, se fit baptiser, fut acclamé consul et auguste et réalisa son rêve : unifier des tribus hétéroclites dans le moule romain. Ses fils déferaient cette unité mais durant mille ans, la monarchie française suivrait son exemple, s’appuyant sur l’Église et faisant preuve d’audace face à ses rivaux. Alors qu’il jeta les bases de l’État-nation, Clovis n’a aujourd’hui plus sa place parmi les fondateurs d’une France qui ne s’assume plus ni catholique ni romaine.
Commentaires – La France mérite-t-elle le reproche de ne plus s’assumer catholique ni romaine ? Se serait-elle convertie en 496 avec le baptême de Clovis et aurait-elle apostasié en 1905 avec la loi sur la séparation des églises et de l’État ? Éric Zemmour n’est pas le seul à le penser. Le pape Jean-Paul II, lors de son voyage en France en 1980, avait déclaré : France, Fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? La France serait ainsi une personne à qui on pourrait demander des comptes, un grand corps dont chaque français serait une cellule. Éternelle opposition entre la vision organique chère aux totalitarismes, qui considère que chaque individu appartient à un pays ou à une foi dont il jouit de la grandeur et du rayonnement et la vision universaliste qui considère chaque individu doté de droits et de devoirs et dont la recherche du bonheur est légitime. Au grand regret d’Éric Zemmour et jadis de Jean-Paul II, aujourd’hui personne n’a plus le devoir de tenir les promesses de Clovis. Plus de serment originel, plus de pêcher originel.
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