Notre époque comprend Bonaparte, l’arriviste, le passionné ancré dans un contexte, dans une époque, dans une famille mais elle ne comprend pas Napoléon, personnage antique surhumain, gouverné par sa raison. La gauche lui reproche d’avoir liquidé la Révolution, la droite d’avoir rendu la France plus petite qu’il ne l’avait prise. Pourtant, il sauva à la fois la révolution, en donnant au pays une organisation et un prestige inédits, et la France, en créant l’Empire, la seule alternative au déclassement de la nation. Ses guerres, dont on lui fait reproche furent la mise en œuvre des projets du Comité de Salut Public, une défense contre les appétits féroces de nations européennes.
Comme Robespierre, Napoléon savait que l’ennemi le plus dangereux était l’Angleterre avec sa flotte qui lui donnait la supériorité sur mer. Il décida donc de doter la France d’une marine capable de rivaliser avec la Royal Navy. Il voulut également se rapprocher de la Russie et proposa au tsar une alliance et un partage de l’Europe. Mais Alexandre, influencé par son entourage et des popes hostiles à l’Empereur, le trahit. Informé qu’il préparait une attaque, Napoléon prit le tsar de vitesse et engagea la campagne de Russie, se détournant la mort dans l’âme, de sa priorité, l’Angleterre. Ce revirement du Tsar fut à l’origine de l’hégémonie anglaise sur l’Europe et sur le Monde.
Chaque fois que Napoléon remportait une victoire, il n’anéantissait pas son ennemi, il lui pardonnait. Cette magnanimité proche de la naïveté se retourna finalement contre lui et les nations humiliées eurent raison de l’Empereur. Louis XVIII rentra de son exil londonien plein de reconnaissance pour l’ennemi d’hier. La France ne serait plus désormais qu’une puissance moyenne. Elle considérerait Napoléon comme un tyran belliqueux et ne comprendrait plus le projet qui guida son règne, fait de grandeur et de magnanimité et de paix.
[…] Napoléon Bonaparte, qui fut d’abord Bonaparte, l’arriviste, le passionné, l’homme de son temps, puis Napoléon, le héros antique, surhumain, gouverné par sa raison, considéré à tort comme un tyran belliqueux, dont la magnanimité vis-à-vis des nations vaincues causa la chute. Le déclin se précisait. Article complet – Napoleon. […]
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